• La catananche bleue ou cupidone, Catananche caerulea pour les intimes, est une magnifique Astéracée méditerranéenne, aux fleurs d'un bleu étonnant (très difficile à rendre en photo !), emmanchées dans des bractées en forme d'écailles argentées.


    Son nom vient du grec katanankhê : incantation, sortilège, secondairement philtre. Cette plante aurait eu des propriétés dans des philtres d'amour, d'où son autre nom de cupidone.


    Ses feuilles sont longues et fines, ses fleurs isolées au bout d'une longue tige apparaissent de juin à août. Le centre est d'un bleu violet plus soutenu, égayé de fines étamines jaune d'or.


    Cette plante splendide apprécie les terrains calcaires, les prairies sèches. Elle est relativement peu fréquente mais elle peut être localement très abondante le long de certaines routes, surtout maintenant que les talus ne sont plus rasés avec la même frénésie qu'autrefois.


    C'est beau, hein ?


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  • Dans notre série « les botanistes sont sans pitié », voici Urospermum Dalechampii ou urosperme de Daléchamps en français, ce qui ne change pas grand chose...



    Pourquoi ce nom barbare ? Parce que les deux espèces du genre ont une longue queue (oura en grec) au sommet de la graine (sperma). Jacques Daléchamps, à qui est dédiée cette plante, était un médecin naturaliste du XVIè siècle, auteur d'une "Historia generalis plantarum" (Histoire générale des plantes).


    Notre urosperme appartient à la famille des Astéracées (anciennement Composées), elle ressemble un peu à un pissenlit avec sa rosette de feuilles découpées en dents de lion d'où émerge une "fleur", en réalité un capitule, solitaire au bout d'une longue tige.



    Mais cette espèce a des fleurs jaune soufre, surtout reconnaissables aux dents teintées de noir. L'envers des fleurons périphériques est teinté de brun rougeâtre.


    Et toute la plante est pubescente (finement veloutée).



    En France, cette espèce est essentiellement méditerranéenne. Elle fleurit en principe plutôt au printemps et en été mais, grâce au dérèglement climatique, j'ai pu photographier celle-ci par cette belle matinée de début octobre. Dans ma région, elle est souvent abondante dans les prairies sèches, friches, talus, bords de route.



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  • Sternbergia lutea... Pourquoi un nom si barbare pour une si jolie fleur ? Eh bien, en hommage au comte von Sternberg, paléontologue et botaniste tchèque du XIXè siècle. Lutea veut dire jaune. En français, elle s'appelle simplement vendangeuse, comme tout ce qui fleurit en septembre...


    On dirait un crocus d'un beau jaune d'or, mais en réalité elle est de la famille des Amaryllidacées (6 étamines), tandis que les crocus sont des Iridacées (3 étamines). Elle fleurit donc vers la fin septembre, quand son feuillage commence à apparaître.


    Cette plante d'apparence si délicate se plaît sur les coteaux secs, ensoleillés et calcaires du pourtour méditerranéen.


    Elle est parfois cultivée comme ornementale dans les jardins auxquels elle apporte une touche lumineuse bien agréable aux premiers jours de grisaille. Sa culture est très simple, il n'y a rien à faire d'autre que de lui trouver un emplacement bien exposé où l'herbe reste rase. Si elle se plaît, les bulbes se multiplieront spontanément d'année en année.

    Certaines années, elle est tellement abondante que les talus en sont entièrement tapissés, c'est alors vraiment magnifique. Ce n'est malheureusement pas le cas cette année. Rendez-vous l'an prochain.


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  • L'autre jour, mon attention a été attirée par de bruyants et répétés ssiii ui ui ! Il s'agissait d'un groupe de mésanges à longue queue, qui ont traversé mon quartier, voletant en s'interpellant bruyamment d'arbre en buisson et de buisson en arbuste.

    Les mésanges à longue queue ne sont pas des mésanges au sens strict (elles n'appartiennent pas au genre Parus). Ce sont de tout petits oiseaux ronds avec une très longue queue, au plumage gris, blanc et rose. Elles sont difficiles à voir vraiment tant elles sont rapides dans leurs acrobaties.

    Elles se nourrissent uniquement d'insectes et d'araignées de petite taille. Pendant la mauvaise saison, elles ont un comportement erratique, se baladent beaucoup mais toujours dans un périmètre relativement restreint, et toujours en groupe. Elles dorment serrées les une contre les autres. Leur babil incessant assure le lien, vital à la mauvaise saison, entre les membres du groupe. Elles se séparent dès fin février ou mars quand commence pour elles la période de reproduction. Contrairement aux "vraies" mésanges qui nichent uniquement dans des cavités, les mésanges à longue queue fabriquent des nids extérieurs, jolies boules remplies de plumes et souvent couvertes de lichen.

    Les mésanges vraies les plus fréquentes par chez nous, mésanges charbonnières et bleues, ne migrent pas, sauf une petite proportion qui généralement n'en revient pas. L'été, elles mangent surtout des insectes, araignées et myriapodes, en grandes quantités. Les meilleures amies des vergers, ce sont elles : chaque oiseau mange son propre poids d'insectes par jour, y compris des chenilles urticantes ! Et comme elles ont des couvées abondantes, elles sont nombreuses, mais les populations sont ensuite régulées par une très forte mortalité. L'hiver, elles se nourrissent plutôt de graines et de bourgeons ; elles sont des hôtes assidues des mangeoires.

    Comme beaucoup d'oiseaux insectivores, elles souffrent de l'usage immodéré des pesticides  mais aussi de la disparition des arbres creux dont elles ont besoin pour nicher. Nous pouvons les aider en les nourrissant (en hiver seulement !) et en préservant des arbres creux, à défaut en disposant des nichoirs dans les jardins.

    Quand elles n'ont pas le choix, les mésanges occupent parfois des boîtes aux lettres. Dans mon jardin, au contraire, le nichoir que j'ai placé l'hiver dernier à l'intention des mésanges a été colonisé par... des fourmis ! J'attends avec une certaine curiosité de voir si cet hiver les mésanges vont manger les fourmis et occuper le nichoir au printemps, ou pas. Je suis quand même très dépitée, même si ces fourmis sont joliment bicolores et poétiquement baptisées Crematogaster scutellaris.

     

     

     

     

     

     

     

    P.S. du 3 février 2009 : un sans-gêne a volé mon nichoir... je ne verrai donc pas ce qu'il advient de la compétition mésange-fourmi pour un nichoir, dommage !


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