• Avant-hier, donc, j'étais au pied du monument aux morts de Toulouse, situé sur les allées François Verdier. Ayant une vue complètement fractionnée de la ville, je découvrais avec étonnement que la Halle aux Grains, que je connaissais depuis le Canal du Midi, se trouvait tout près de là. Autre surprise en me tournant de l'autre côté et en regardant au fond d'une courte ruelle : le choeur de la cathédrale Saint-Etienne.

    Et, fort logiquement, la grande rue qui s'ouvre à quelques pas de là, du côté opposé à la rue des Frères Lion, n'est autre que la rue de Metz, dont l'autre extrémité, loin d'ici, traverse la place Esquirol, dont il a été question précédemment.

    Étonnante, cette grande maison rouge ! Côté allées François Verdier, une majestueuse grande bâtisse, mais côté rue de Metz... elle est toute étroite !

    Revenons à la cathédrale Saint-Etienne. C'est un monument à l'architecture très particulière, dont la principale originalité est d'être constitué de deux parties distinctes, d'époques différentes, qui n'ont été reliées qu'au XVIè siècle. La partie occidentale de la nef est romane tandis que le choeur est gothique comme on le voit sur la première photo de cet article. En fait, en 1275 l'idée était de construire une nouvelle cathédrale gothique en démolissant à mesure l'édifice roman. Les travaux ont commencé par le choeur. Cette cathédrale gothique aurait dû être immense et rivaliser avec les plus grandes cathédrales du nord de la France (Reims, Amiens). Mais ces travaux grandioses n'ont pu être achevés, faute de finances, et la cathédrale Saint-Etienne a fait l'objet de très nombreux projets successifs dont aucun n'a jamais vraiment abouti, ce qui fait qu'elle est constituée d'éléments très disparates. Le choeur étant deux fois plus large que la nef romane, l'allée centrale n'est pas droite.

    Il a même été question, au XIXè siècle, au nom de l'unité de style, de démolir les parties les plus anciennes et de les remplacer dans un style pseudo-gothique !

    La façade est pour le moins bizarre, un bel exemple de l'aspect disparate de toute la cathédrale. À noter la rosace, inspirée de celle de Notre-Dame de Paris et le portail gothique curieusement décentré.

     

    Je crois que c'est justement ce côté disparate qui me plaît. Cette cathédrale faite de bric et de broc est le fruit d'une histoire tortueuse, qui en fait un monument original, beau et riche de tous ces apports. Cela m'évoque ma propre histoire...

     

    Tout à côté de la cathédrale (à droite de la photo ci-dessus), l'ancien palais épiscopal est aujourd'hui occupé par la Préfecture.

    En contournant la cathédrale par la gauche de la photo (façade nord), j'ai été impressionnée par un arbre magnifique, probablement un micocoulier. De ce côté-là, la cathédrale est trop vaste pour que je puisse la prendre en photo (105 mètres de long !) mais on aperçoit un peu les contreforts gothiques. Ce côté-là est aussi disparate que la façade.

    Juste après cet arbre, situé rue Riguepels, on arrive sur la rue de Metz, qu'on aperçoit ici à gauche sous les branches de l'arbre, avec une maison rigolote, toute plate, coincée entre les deux rues. 

    Ça doit être l'enfer à chauffer ! Et que dire du bruit... Par contre, je suppose que les pièces doivent être très lumineuses, et quelle vue imprenable sur la cathédrale et la rue de Metz tout à la fois ! À droite, la rue Riguepels se courbe pour suivre la forme du choeur, elle devient ensuite la rue Ste Anne.

    Du pied de cette maison rigolote, belle perspective sur la rue de Metz qui file vers Esquirol, les Augustins, la rue Alsace-Lorraine.

    C'est quand même beau, la ville la nuit ;-)


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  • dessin de huppe fasciée Cette après-midi, je suis allée planter quelques légumes dans mon lopin. Sur le bord de la route, une drôle de forme, que j'ai reconnue quand elle s'est envolée : une huppe ! Ce que j'avais aperçu dans l'herbe, c'était le long cou surmonté d'un côté du long bec recourbé et de l'autre de la huppe aplatie vers l'arrière.

    La huppe est un oiseau migrateur, présente dans nos régions d'avril à septembre. C'est un très bel oiseau, aux larges ailes rondes, noires et blanches, qui lui donnent un air de gros papillon bariolé quand elle s'envole. Le reste du corps est d'une très belle couleur isabelle.

    Son nom latin, Upupa epops (prononcer oupoupa), fait référence à son chant : la huppe chante "oupoupoup" d'une voix sourde, c'est très caractéristique.

    C'est un oiseau très utile, si tant est que cette notion a un sens (et la biodiversité, alors ?!) car elle se nourrit surtout de larves de coléoptères, mais aussi de sauterelles, criquets, papillons, mouches, araignées, vers, limaces, mille-pattes... qu'elle recherche dans l'écorce des arbres et surtout dans l'herbe des talus, où on peut facilement l'observer.

    L'habitat type de la huppe, c'est le bocage avec haies vives, bosquets et vergers où elle occupe les arbres creux, voire les vieux murs ou les bâtiments abandonnés pour y nicher, dans d'anciens trous de pics ou de simple fissures.

    Un oiseau à admirer et respecter tout particulièrement.

     


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  • Hier soir, j'étais à Toulouse à l'heure où le soleil se couche, quand la ville rose devient encore plus rose et s'éveille à la vie nocturne. J'étais du côté du Monument aux Morts, un machin tellement monumental que je n'ai pu le faire entrer entier dans mon petit cadre.

    Ce monument est situé sur les allées François Verdier, avec de ce côté-là deux magnifiques doubles alignements de platanes.

    C'est là que Les Enfants de Don Quichotte avaient campé il y a deux ans pour tenter d'obtenir des logements pour les sans-abris. C'est une de ces avenues longues, rectilignes et très bourgeoises. À Toulouse, un certain nombre d'avenues portent le nom d'"allées", je ne sais pas trop pourquoi. À Bordeaux, ce sont les boulevards qui s'appellent des "cours". À chaque grande ville ses particularités. Nous sommes en terre d'oc, ici.

    François Verdier était un résistant toulousain, il fut torturé et assassiné par la Gestapo en janvier 1944.

    Si on se tourne vers la gauche, voici la rue des Frères Lion, avec au fond la place Dupuy et la Halle aux Grains. Les frères Lion étaient des imprimeurs toulousains résistants, arrêtés par la Gestapo en février 1944 sur une dénonciation, et déportés à Mauthausen.

    Dans cette rue, j'ai aimé les maison gaiement colorées à gauche.

    Au fond de la rue, la place Dupuy, avec une colonne à la mémoire de Dominique-Martin Dupuy, général napoléonien mort lors de la campagne d'Egypte. Le monument est entouré d'un bassin et la colonne est surmontée d'une statuette en bronze doré représentant Dame Tholosa, dite aussi "statue de la Renommée", qui date de la Renaissance.

    Encore plus au fond, la Halle aux Grains et si on passe derrière, on arrive sur le Canal du Midi.

    La Halle aux Grains est un bâtiment hexagonal. À l'origine, c'était un marché aux céréales couvert, bien placé puisque situé près du Canal du Midi par où transitaient les récoltes. Mais le commerce apporté par le Canal du Midi commença à diminuer à partir de 1930 et, en 1952, la Halle aux Grains fut reconvertie en Palais des Sports. Grâce à Michel Plasson, qui la redécouvrit en 1974 et y dirigea l'intégrale des symphonies et concertos de Beethoven, cette grande salle devint le lieu de résidence de l'Orchestre national du Capitole de Toulouse, ce qu'elle est encore. La salle a été améliorée et est aujourd'hui reconnue pour ses grandes qualités acoustiques.

     


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  • Suite de la balade dans la rue Alsace-Lorraine, à son autre extrémité cette fois-ci : ici, elle coupe la rue de Metz au niveau de la place Esquirol.

    D'abord, le Musée des Augustins, dont il a déjà été question. Sur cette photo, la rue Alsace-Lorraine part à gauche le long du musée. À droite, c'est la rue de Metz.

    La rue de Metz est aussi une très longue rue typiquement haussmannienne, elle mène à la Préfecture et à la cathédrale St-Etienne, loin là-bas au bout, nous en reparlerons sûrement une autre fois.

    Si on se retourne, on est sur la place Esquirol, qui donne vers la Garonne, avec ses beaux tilleuls aux troncs noirs, aux jeunes feuilles vert amande. Avec la brique rouge et le ciel bleu, ça faisait un bel ensemble de couleurs.

    Reprenons la rue Alsace-Lorraine, avec ses bouleaux en jardinières. Eux aussi commencent à avoir des feuilles.

    La rue Alsace-Lorraine est sans doute une des plus longues rues de Toulouse. Tout au bout, la place Jeanne d'Arc et, non loin d'icelle, la cathédrale St-Sernin. Elle coupe de nombreuses rues plus anciennes, plus tortueuses, aux noms évocateurs, aux maisons de brique rouge. Par exemple, la rue de la Pomme, d'un côté...

    ... puis de l'autre, avec une belle bâtisse à colombage.

    Je me suis amusée à faire un autoportrait sur le trottoir et je suis allée pique-niquer place Wilson, mais je n'ai plus fait de photos, trop faim, trop de monde, trop froid aussi (il faisait 13°C comme on le voit ci-dessus, mais il y avait un de ces vents froids si pénibles ici).


    À suivre...


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  • Aujourd'hui, il y avait mobilisation nationale dans les rues, comme le 29 janvier. J'en ai profité pour faire des photos pour ma série "Brèves balades dans Toulouse". Il n'y avait pas de voitures dans les rues et c'était très agréable. Aujourd'hui, la rue Alsace-Lorraine. Je n'y ai fait qu'une brève incursion. D'abord, le donjon du Capitole.


    Construit au XVIe siècle, le Donjon est l'ancienne Tour des Archives du temps où les Capitouls administraient la ville. Il a échappé aux grands travaux entrepris par Haussmann au XIXè siècle (eh oui, il n'y a pas qu'à Paris que le très contesté baron a sévi !) Mais en le restaurant, Viollet-le-Duc (encore lui !) lui a ajouté un clocheton de style beffroi flamand (en ardoise) très atypique dans cette ville où domine la tuile sur des toits en pente douce. Le Donjon accueille aujourd'hui l'Office du Tourisme.

    La rue qui longe le square qui entoure le Donjon est la rue Alsace-Lorraine, longue avenue très haussmannienne, piétonne depuis 2007, dans l'attente de l'aménagement du tram. Il faut profiter de cette belle perspective avant qu'elle ne soit envahie de longs fils électriques... Quoi qu'il en soit, cette rue est devenue très calme et très agréable à parcourir à pieds.

    Des bouleaux ont été plantés dans de grands bacs en pierre, je me demande combien de temps ces malheureux supporteront l'étroitesse de leurs chaussures et le climat chaud et sec de la ville rose.

    Un peu plus loin, un curieux bâtiment recouvert de mosaïques. 


    Surnommé "Hall de La Dépêche du Midi", du nom du journal régional qui occupa les lieux, cet édifice a été construit en 1932 par Léon Jaussely. La façade sur la rue Alsace-Lorraine est entièrement ornée de mosaïques signées Gentil et Bourdet. Ce curieux bâtiment est partiellement classé "monument historique".



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