• Une autre araignée qui tisse une toile aux très nombreux rayons (40 à 60) : la mangore "petite-bouteille". Celle-là, je l'ai observée dans le feuillage du vieux pied de vigne planté cet hiver dans mon lopin.

    La mangore (Mangora acalypha) est une petite araignée qui se reconnaît facilement par ses couleurs : blanc, jaune et noir, avec le motif caractéristique qui lui a valu son surnom de petite-bouteille.

    Une bouteille à l'envers évidemment puisque la mangore, comme toute araignée qui se respecte, se tient tête en bas. De profil, elle présente trois belles bandes colorées.

    Selon La Hulotte, la mangore tisse sa toile généralement assez bas, oblique et au soleil, ce qui n'était pas le cas de celle-ci .

    Mais l'an dernier, j'en avais photographié une sans pouvoir l'identifier, faute de voir sa face dorsale.

    Sa grande toile, aux nombreux rayons, disposée obliquement au soleil, enlève tout doute sur son identité. Voilà un mystère résolu.


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  • En défrichant un talus envahi de yèbles, de ronces et de picrides, j'ai vu une magnifique thomise verte sur une feuille de picride (la picride est une calamité des jardins dans la région : c'est une Astéracée moche, rugueuse, très vigoureuse et envahissante).

    araignée thomise Cette araignée verte n'est-elle pas extraordinairement mimétique ? Il s'agit de Heriaeus hirtus, de la famille des Thomisidés, les fameuses araignées-crabes.

    araignée thomise Ces araignées-crabes doivent ce surnom à leurs deux paires de pattes antérieures, très grandes et qu'elles tiennent brandies écartées, soulevées vers l'avant, prêtes à capturer les insectes qui passent à leur portée : les thomises n'utilisent pas de toile pour capturer leurs proies. On voit aussi la paire de palpes à l'avant (comme de toutes petites pattes).

    Une autre araignée qui n'utilise pas de toile, la saltique. La plupart des saltiques sont toutes petites.

    araignée saltique Celle-ci guettait sur les feuilles de cassis. La saltique doit son nom a son habitude de sauter : elle fait des bonds comme un kangourou et c'est ainsi qu'elle peut sauter sur ses proies. Je n'avais pas le bon appareil pour faire de jolies photos mais tant pis. Regardons de plus près. Comme toutes les araignées, la saltique a quatre paires de pattes (les insectes n'ont que trois paires de pattes) et des palpes (ici, plus clairs et velus sur le devant).

    araignée saltique Les araignées ont un corps en deux parties qui se voient bien ici : l'abdomen derrière et le céphalothorax à l'avant, qui porte les pattes, les yeux, la bouche et les appendices buccaux (les insectes ont un corps en trois parties : la tête, le thorax portant les trois paires de pattes et les ailes, l'abdomen ; ça se voit bien sur le syrphe). On voit bien aussi le "bouclier dorsal" qui protège le céphalothorax. Les araignées peuvent avoir jusqu'à huit yeux, dont deux plus gros que les autres. Les deux gros yeux de la saltique sont plus gros que son cerveau. On aperçoit aussi des yeux plus petits sur les côtés.

    araignée saltique Cette saltique a adopté des tas de positions rigolotes mais avec le petit numérique, j'ai du mal à avoir la netteté où je le voudrais. Ici, la saltique a l'amabilité de nous montrer comment les pattes sont toutes attachées au céphalothorax. On voit bien les palpes et quelques yeux. Elle est velue, hein ?!

     

    Tiens, à propos d'yeux, voilà ceux de la thomise verte, huit yeux blancs avec un point vert au milieu. 

    t'as d'beaux yeux, tu sais :-) T'as d'beaux yeux, tu sais...

     


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  • L'autre jour, en arrivant au jardin, j'ai vu un minuscule petit criquet vert dans les orties.

    Il est marrant, non ? Et de plus près...

    Notez ses minuscules antennes, qui distinguent les criquets des sauterelles : les sauterelles ont de longues antennes, les criquets des antennes courtes.

    Il est mimi, non ?

     


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  • Hier, après avoir observé la diodie entre les branches du romarin, j'ai vu des syrphes sur le rosier.

    Il s'agit du syrphe ceinturé (Episyrphus balteatus). On pourrait le confondre avec une petite guêpe mais...

    Regardez ses gros yeux rouges qui se rejoignent sur le dessus de la tête, qui occupent en fait toute la tête ! Les guêpes ont des yeux qui ne se touchent pas, qui n'occupent pas toute la place sur la tête.

    Regardez ses petites antennes, si petites qu'on les voit à peine. Les guêpes ont des antennes bien visibles, longues et souvent coudées.

    Plus subtil, mais plus important d'un point de vue taxonomique : le syrphe étant un Diptère, il n'a que deux ailes (une seule paire, donc) tandis que la guêpe, Hyménoptère, a deux paires d'ailes.

    Notez son thorax vert métallisé et son abdomen orange à fines bandes noires, qui permettent de le reconnaître sans hésitation parmi les nombreuses autres espèces de syrphes.

    Celui-ci est très abondant dans ma région. Les adultes se nourrissent de pollen, de nectar et de miellat, grâce à leur trompe semblable à celle d'une mouche, autre différence avec les guêpes. Les larves, quant à elles, dévorent des pucerons. Le syrphe ceinturé est donc tout particulièrement le bienvenu dans le jardin.

    Hélas pour lui, malgré sa rapidité, il se fait parfois capturer par une thomise traitreusement cachée dans les fleurs dont elle adopte souvent la couleur ; ou, plutôt, la thomise adopte une fleur dont elle a la couleur.

    Sur mon rosier, il y avait aussi des bourdons, si pressés d'accomplir leur tâche que je n'ai pas réussi une seule photo nette. La meilleure est celle-ci. On voit bien la grosse pelote de pollen sur les pattes arrière du bourdon.

    Enfin, sur mon rosier, il y avait de rigolotes petites sauterelles.

    Contrairement à beaucoup d'insectes qui ont un stade larvaire très différent du stade adulte (la chenille du papillon, l'asticot de la mouche...), les sauterelles ressemblent à des sauterelles toute leur vie, sauf que les jeunes sont dépourvues d'ailes ; celles-ci se forment plus tard. Les sauterelles muent plusieurs fois dans leur vie pour pouvoir grandir, comme le font les Crustacés. Les sauterelles se distinguent des criquets par leurs longues antennes.


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  • Ça commence à être la pleine saison des araignées. Ce matin, j'en ai repéré une petite au milieu de sa toile, une toile remarquable par le nombre de ses rayons : une cinquantaine ! Grâce au petit guide de La Hulotte (n°73 et 74), j'ai rapidement pu identifier la Diodie "tête-de-mort".

    Là, c'est telle que je la voyais, se dorant au frais soleil du matin, guettant au milieu de sa toile tendue entre deux branches de romarin. J'ai bien fait d'en profiter, mademoiselle Diodie est cachée à l'heure où j'écris ces lignes.

    Pourquoi ce surnom de tête-de-mort ? Eh bien, à cause de l'effrayant masque qui orne son dos. Voici la diodie de dos :

    Vu dans l'autre sens (tête en haut, ce qui n'arrive jamais aux araignées), c'est tout aussi effrayant, avec comme une énorme bouche hurlant silencieusement. Heureusement, la diodie est minuscule.

    Sa toile, de préférence dissimulée sous les arbustes et les buissons, à moins de deux mètres du sol, ne dépasse guère les vingt centimètres. Mais La Hulotte a calculé qu'avec ce nombre impressionnant de rayons (de 27 à 66), la diodie, championne de rapidité, a posé 3 789 points de colle, à raison de 1,7 points de colle par seconde. En effet, comme toutes les araignées, la diodie refait sa toile chaque matin, posant d'abord les rayons, puis les reliant d'un long fil unique, qu'elle produit à mesure qu'elle parcourt sa toile en spirale, du centre vers l'extérieur, le fixant d'un point de colle à chaque rayon ! Et il lui faut une heure vingt pour tisser cette toile. Respect ! comme disent les jeunes.

     

    P.S. le lendemain de ce billet, la diodie a tissé sa toile plus haut, juste entre le rosier et le soleil. Ce fut payant : elle a attrapé un beau syrphe :

    Bon appétit, diodie !

     


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