• La Hulotte m'a appris que l'épeire des fissures est une noctambule. Je suis donc allée vérifier sur mon balcon. Et voilà que notre Nuctenea umbratica, noire dans la nuit noire, apparaît comme un bijou d'argent sur un écrin de velours... Magie du flash et de l'informatique !

    épeire des fissures Du coup, on voit bien sa toile ! Je n'aurais jamais cru que ce puisse être si facile. De nuit, cette toile est encore plus fouillis que de jour.

    Et zoom ! en portrait, on voit bien les espèces de gros "yeux" dessinés sur sa face ventrale. Bon, ça brille un peu trop avec le flash, non ?

    épeire des fissures Décidément, elle ne gagnerait pas un concours de beauté, cette épeire, sauf peut-être chez les sorcières.


    votre commentaire
  • Désolée pour Plume de loin, mais voilà encore une araignée. Celle-là aussi, vit sur ma terrasse.

    L'an dernier, j'avais remarqué sa toile un peu mal fichue mais je n'avais pas réussi à en trouver la propriétaire.

    épeire des fissures L'automne est propice à l'observation des toiles grâce à la rosée du matin. En ce moment, pas de rosée ! Mais j'arrive quand même à repérer les toiles et j'essaie de trouver l'araignée quand elle n'est pas au milieu. Pour celle-ci, si l'on en croit La Hulotte, ce n'est pas chose aisée. Mais avec un peu d'habitude, on parvient à repérer le fil un peu plus long, un peu plus épais, qui quitte la toile vers un recoin. Cette araignée se cache là :

    épeire des fissures Le matin, elle guette au coin de la jardinière, prête à se dissimuler SOUS la jardinière. Il s'agit bien de l'épeire des fissures. Je n'étais pas peu fière de l'avoir trouvée ! Chaque jour, je l'observe, à divers moments. Elle est généralement plus ou moins cachée dans son angle de jardinière. D'après La Hulotte, notre Nuctenea umbratica apprécie particulièrement les recoins de toutes sortes. Elle est toute noire et gris foncé, et très aplatie, ce qui lui permet de se faufiler dans des fissures très exigües. Il paraît qu'elle ne va sur sa toile que la nuit. Personnellement, je ne l'ai en effet encore jamais vue ailleurs que dans ce sombr recoin.

    Par contre, l'autre matin, quelle chance ! Mon épeire des fissures avait attrapé une proie et se montrait un peu plus !

    épeire des fissures On voit bien combien elle est noire et plate. Et puis hop ! Elle l'a emmenée dans son repaire.

    épeire des fissures Pour le plaisir des vrais amateurs, un portrait de la belle. Brrr... Yeux noirs sur fond noir, solides chélicères noires, palpes noirs et velus...

    épeire des fissures Sa proie l'a occupée un moment. Et puis hier, le vrai cadeau, voilà mon épeire des fissures en train de bronzer au soleil !

    épeire des fissures Elle a quand même l'air un peu boudeur, sans doute n'aime-t-elle pas les paparazzi et je la comprends.

    ;-)

    Allez, un peu de gaieté : pendant que je jouais à espionner l'épeire des fissures, sur un oeillet d'Inde de cette même jardinière butinait un bourdon et je lui ai tiré le portrait à lui aussi.

    abeille solitaire J'adore la fourrure des bourdons !


    5 commentaires
  • Autour de la maisonnette que je loue, il n'y a que très peu de terrain, surtout une grande terrasse plein sud qui me tient bien chaud l'été, et une minuscule plate-bande à l'est, bordée de beaucoup de carrelage, tristesse et désolation... Et au nord, un bout de jardin de quinze mètres carrés. Mais j'ai tellement planté de végétaux que ces quelques mètres carrés regorgent de vie. Ainsi, outre la thomise rose, la zygielle et l'hyptiote, la diodie tête-de-mort, j'ai aussi observé une tétragnathe.

    Facile à reconnaître, avec son abdomen allongé et ses interminables pattes aux articulations enflées. Là, elle court se mettre à l'abri. Et hop, où est-elle ?

    Pas mal, non ? Les deux paires de pattes antérieures allongées devant elle, les deux paires postérieures étirées en arrière, en contact avec la toile. En me penchant, j'ai l'observer un peu mieux. Elle a un joli motif ondulé sur l'abdomen mais je n'ai pas réussi à voir son dos. Et je n'ai pas non plus revu cette araignée, je ne sais pas où elle a disparu (partie ailleurs ? mangée ?)

    On voit bien ses articulations enflées. On aperçoit aussi ses chélicères. Là, on les voit encore mieux.

    Les chélicères, ce sont deux redoutables crochets que la plupart des araignées possèdent autour de la bouche, et qui leur servent à attraper leurs proies et surtout à leur injecter le venin qui va les paralyser : l'orifice par où sort le venin est situé tout au bout des chélicères.

    Certaines espèces utilisent les chélicères pour s'occuper de leur cocon d'oeufs mais ceci est une autre histoire.

    La toile des tétragnathes est reconnaissable, elle a un trou au centre. Mais d'autres espèces ont des toiles trouées comme ça (les métas). Elle se caratérise aussi par le petit nombre de rayons (moins de vingt ; ici il y en a seize) et elle est souvent horizontale.

    Ma tétragnathe semble être Tetragnatha extensa mais cette espèce vit dans des lieux humides. Mon quartier est construit autour de ce qui fut un ruisseau (et qui a été enterré sous le trottoir, quelle pitié !) et reste frais et humide mais quand même... Alors je ne sais pas trop.

     


    6 commentaires
  • Une autre araignée qui tisse une toile aux très nombreux rayons (40 à 60) : la mangore "petite-bouteille". Celle-là, je l'ai observée dans le feuillage du vieux pied de vigne planté cet hiver dans mon lopin.

    La mangore (Mangora acalypha) est une petite araignée qui se reconnaît facilement par ses couleurs : blanc, jaune et noir, avec le motif caractéristique qui lui a valu son surnom de petite-bouteille.

    Une bouteille à l'envers évidemment puisque la mangore, comme toute araignée qui se respecte, se tient tête en bas. De profil, elle présente trois belles bandes colorées.

    Selon La Hulotte, la mangore tisse sa toile généralement assez bas, oblique et au soleil, ce qui n'était pas le cas de celle-ci .

    Mais l'an dernier, j'en avais photographié une sans pouvoir l'identifier, faute de voir sa face dorsale.

    Sa grande toile, aux nombreux rayons, disposée obliquement au soleil, enlève tout doute sur son identité. Voilà un mystère résolu.


    2 commentaires
  • En défrichant un talus envahi de yèbles, de ronces et de picrides, j'ai vu une magnifique thomise verte sur une feuille de picride (la picride est une calamité des jardins dans la région : c'est une Astéracée moche, rugueuse, très vigoureuse et envahissante).

    araignée thomise Cette araignée verte n'est-elle pas extraordinairement mimétique ? Il s'agit de Heriaeus hirtus, de la famille des Thomisidés, les fameuses araignées-crabes.

    araignée thomise Ces araignées-crabes doivent ce surnom à leurs deux paires de pattes antérieures, très grandes et qu'elles tiennent brandies écartées, soulevées vers l'avant, prêtes à capturer les insectes qui passent à leur portée : les thomises n'utilisent pas de toile pour capturer leurs proies. On voit aussi la paire de palpes à l'avant (comme de toutes petites pattes).

    Une autre araignée qui n'utilise pas de toile, la saltique. La plupart des saltiques sont toutes petites.

    araignée saltique Celle-ci guettait sur les feuilles de cassis. La saltique doit son nom a son habitude de sauter : elle fait des bonds comme un kangourou et c'est ainsi qu'elle peut sauter sur ses proies. Je n'avais pas le bon appareil pour faire de jolies photos mais tant pis. Regardons de plus près. Comme toutes les araignées, la saltique a quatre paires de pattes (les insectes n'ont que trois paires de pattes) et des palpes (ici, plus clairs et velus sur le devant).

    araignée saltique Les araignées ont un corps en deux parties qui se voient bien ici : l'abdomen derrière et le céphalothorax à l'avant, qui porte les pattes, les yeux, la bouche et les appendices buccaux (les insectes ont un corps en trois parties : la tête, le thorax portant les trois paires de pattes et les ailes, l'abdomen ; ça se voit bien sur le syrphe). On voit bien aussi le "bouclier dorsal" qui protège le céphalothorax. Les araignées peuvent avoir jusqu'à huit yeux, dont deux plus gros que les autres. Les deux gros yeux de la saltique sont plus gros que son cerveau. On aperçoit aussi des yeux plus petits sur les côtés.

    araignée saltique Cette saltique a adopté des tas de positions rigolotes mais avec le petit numérique, j'ai du mal à avoir la netteté où je le voudrais. Ici, la saltique a l'amabilité de nous montrer comment les pattes sont toutes attachées au céphalothorax. On voit bien les palpes et quelques yeux. Elle est velue, hein ?!

     

    Tiens, à propos d'yeux, voilà ceux de la thomise verte, huit yeux blancs avec un point vert au milieu. 

    t'as d'beaux yeux, tu sais :-) T'as d'beaux yeux, tu sais...

     


    3 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique