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Par Alouettte le 30 Octobre 2010 à 21:33
Il y a deux ou trois ans, j'ai planté près de la maison une bouture de rosier. Comme je fais chaque année de nombreuses boutures de rosiers rencontrés ici ou là, sans jamais les étiqueter, je ne sais plus d'où vient celui-là. Je dois dire que j'ai été surprise par sa vigueur !
Il s'est vite montré capable de faire des tiges de plus de deux mètres par an, et de les couvrir de très belles grappes de fleurs presque simples, blanc rosé et parfumées. Malheureusement, il est rapidement devenu envahissant, grimpant dans le brugnonnier qui a peu apprécié d'être griffé, et m'empêchant d'accéder aux bouteilles de gaz sans un solide sécateur.
J'ai eu l'idée de lui construire un tuteur avec trois bambous attachés au sommet. Ravi, mon rosier l'a escaladé avec enthousiasme.
Il fallait un peu baisser la tête pour passer, mais bon... Il est si beau, que je lui pardonnais volontiers, bien que sa vigueur ait commencé à m'inquiéter un peu.Le plus ennuyeux, c'est qu'il est face au vent d'autan, qui malmène sans scrupules les tuteurs, que j'ai dû attacher à la murette. Finalement, les rafales d'hier ont eu raison de l'échafaudage : un des bambous s'est cassé au sommet et tout est tombé. En ramassant le morceau de bambou cassé, ô tristesse, une macabre découverte !
J'ai vite dû admettre que c'était bien un cadavre d'oiseau et non un petit nid : on distingue nettement les ailes, et même une patte. Des plumes bleues et des plumettes jaunes, je pense qu'il s'agit d'une mésange bleue, qui s'est coincée là-dedans je ne sais pas comment et y est morte.
Justement, le dernier numéro des 4 Saisons du Jardinage bio mentionne la plaquette éditée par le Conseil général de l'Isère recensant de tels pièges et proposant des solutions simples et efficaces pour les neutraliser. On peut la télécharger ici.Dans le cas présent, il aurait suffi que je taille mes bambous au ras du noeud pour éviter cet effet de poteau creux ! Je ferai mieux la prochaine fois...
Et j'envisage de transplanter mon rosier sur mon lopin, en bas d'un talus, près de quelque orme mort, où il pourra laisser libre cours à son exubérance sans me déranger.
P.S. j'ai quand même envie de montrer ses fleurs de près, elles sont si belles !
Là, on voit que certaines fleurs ont les étamines complètement grignotées par quelque cétoine ! Mais voilà une jeune fleur, n'est-ce pas magnifique ?!
J'avoue que si je déplace ce rosier, il va me manquer, il va me falloir en trouver un qui ait autant de charme, et moins de vigueur.
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Par Alouettte le 12 Juin 2010 à 23:16
L'autre jour, j'ai vu un phasme dans mon jardin.
J'ai une fascination pour ce genre de bestiole, si mimétique ! Et encore, celui-ci est brun, il ressort un peu dans l'herbe verte. Mais il y en a aussi des verts. Celui-là, je l'avais vu au bord d'une route, il y a plus de vingt ans.
Et puis bon, je ne sais pas, j'ai une attirance particulière pour les phasmes, leur immobilité, leur démarche un peu mécanique. Peut-être parce que j'ai pu en élever ? Les phasmes ont l'immense mérite d'être parthénogénétiques : il n'y a que des femelles, qui pondent des oeufs fertiles sans intervention de mâles, lesquels oeufs ne donnent que des femelles. Comme ils (on devrait dire "elles" !) ne volent pas, il est facile de les élever dans un bocal, en leur apportant régulièrement des végétaux frais.
Bref, ce n'est pas là que je voulais en venir. J'ai titré "des raisons d'espérer", mais je n'ai pas trouvé la photo qui illustrerait le mieux mon propos.
Le phasme, oui, parce que quand j'avais découvert dans un livre l'existence de ce curieux insecte, je rêvais d'en voir en vrai, et voilà que j'en ai dans mon lopin !
Mais surtout, ce qui me donne de l'espoir, ce sont les faits suivants. L'automne dernier, pour la première fois depuis que j'habite dans le village, j'ai entendu une chouette chevêche pousser ses cris discordants, que j'aime tant pour des raisons personnelles (voir ici ). Je l'entends encore parfois, et je l'ai vue une ou deux fois, sans parvenir à la photographier.
Ce printemps, c'est le hibou petit-duc que j'ai entendu dans mon quartier ! J'avais commencé à en entendre il y a quelques années autour de la maison que j'habitais précédemment, en pleine campagne, mais encore jamais dans le village. Maintenant, je l'entends presque chaque nuit, pousser son petit cri flûté, si semblable à celui du crapaud accoucheur, en plus puissant. Je vois qu'il se nomme maintenant Petit-duc scops. Ce hibou est à peine plus gros qu'un merle, son plumage a la couleur des écorces, et il aime la compagnie humaine. Mais comme il se nourrit de gros insectes et de grenouilles et que ceux-ci se raréfient, ses populations ont beaucoup diminué. Il paie aussi, bien sûr, un lourd tribut à la circulation automobile. Le fait qu'il revienne dans le village me paraît de bon augure. L'autre jour, je l'ai même vu, perché d'abord sur un fil électrique, faisant comme une révérence chaque fois qu'il poussait son cri, puis posé sur le poteau téléphonique qui est juste sur le trottoir d'en face ! Pour la petite histoire, le Petit-duc est migrateur.
Enfin, depuis quelques jours, j'entends une grenouille quelque part derrière chez moi. Je n'ai pas encore réussi à savoir si elle est dans mon jardinet, ou chez un voisin, mais là aussi c'est la première fois depuis que je vis ici. Je me demande si ça pourrait être une rainette ? Une copine, qui habite un village voisin, a une rainette qui vit chez elle, dans la maison ! J'en rêverais... Bah non, selon internet qui sait tout, c'est plutôt une grenouille rieuse. Tant pis ! C'est bien quand même.
Bref, malgré le comportement brutal et irrespectueux de certains pauvres types, la nature reprend ses droits autour de chez moi, et j'en suis très heureuse. En plus, il pleut des cordes, moi qui avais si peur de la sécheresse, me voilà rassurée.
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Par Alouettte le 18 Avril 2010 à 15:57
L'année dernière, j'avais eu la joie d'observer une grenouille dans le ruisseau qui coule le long de mon lopin.
Cette année, ce sont cinq grenouilles qui se dorent au soleil le long du ruisseau !
Si si, il y a cinq grenouilles sur cette photo ! Elles sont incroyablement mimétiques, n'est-ce pas ? Les trois grosses sont vraisemblablement des femelles et les petites des mâles.
Ce qui m'a d'abord intriguée, c'est la variabilité des couleurs de mes grenouilles. Les deux petites sont sans conteste des grenouilles vertes, Rana esculenta, celles dont les gastronomes mangent les cuisses (shoking !) Celle-ci a le dos vert uni, et elle nous montre gentiment les belles palmes de ses pattes arrières.
Là, on aperçoit son ventre pâle, caractéristique des mâles (le ventre des femelles est tacheté). On voit bien aussi le tympan, derrière l'oeil.
En fait, Rana esculenta, qui aurait été récemment renommée Pelophylax klepton esculentus (ou peut-être Rana esculenta klepton, les voies de la taxonomie sont impénétrables !) est un hybride de Rana ridibunda (grenouille rieuse) et de Rana lessonae (la petite grenouille verte ou grenouille de Lessona). Comme souvent les hybrides inter-espèces, Rana esculenta est peu fertile, même si chaque femelle peut pondre plus de mille oeufs, aussi elle recherche à s'accoupler avec d'autres espèces, en particulier Rana lessonae. Tout ceci explique la grande variabilité observée ici.
En voilà une plutôt marron, sans doute une femelle, bien ronde et très tachetée, avec la ligne claire au milieu dos qui est aussi une caractéristique de cette espèce. Elle est curieusement perchée dans une plante sèche.
Quand je me suis approchée du ruisseau, les grenouilles, qui bronzaient cachées dans l'herbe du bord, ont plongé sur le talus d'en face. Je me suis posée la question : je suppose qu'elles sautent en aveugle ? Elles prennent donc le risque de sauter au hasard, sans savoir où elles vont atterrir ? Ou ont-elles de super pouvoirs qui leur permettent de voir en une fraction de seconde où elles vont se poser ?
Bref, quel que soit le nom précis de mes grenouilles, elles sont maintenant cinq dans le ruisseau à l'entrée de mon lopin, là où j'ai fait une petite retenue d'eau en disposant de gros cailloux comme un mini barrage. L'an dernier, ayant vu celle de la première photo, je me suis refusée à curer ma portion de ruisseau. Il s'était rempli de boue en juin dernier, après une très forte pluie qui a raviné la portion "nettoyée" de manière drastique et inconsidérée par mes voisins de lopin. En effet, les grenouilles hibernent dans la boue des cours d'eau, et je craignais de faire du mal à la mienne.
Il y a aussi des tas de petites bêtes que je n'avais pas encore vu les années passées (j'ai rapidement vu des sortes de gyrins minuscules, des larves de phrygane et peut-être même des limnées ?) J'y reviendrai sans doute. Mais comment toutes ces bestioles sont-elles arrivées là ?
Je connais aussi cette grenouille-là, plus loin en aval, la première que j'aie vue, il y a deux ans. Comment fait-elle pour rester dans ce triste désert, soigneusement "tenu propre" par sa propriétaire humaine ?
Et il y a en a une paire dans l'abreuvoir situé sous le réservoir, tout près de mon lopin.
Ces deux-là me plaisent beaucoup aussi.
Parfois, elles flottent dans le réservoir, avec juste le bout du museau - nez et yeux - qui dépassent.
Quand je m'approche, plouf elles s'enfoncent dans l'eau et s'éloignent en nageant la brasse.
Bon, la grenouille verte (on pourrait dire greenouille, pour faire court et franglais ) est une bestiole plus étonnante qu'il n'y paraît ! Qu'elle soit verte unie, tachetée ou marron, qu'elle soit Rana esculenta, Pelophylax klepton esculentus ou R. lessonae, c'est une grenouille, qui mange des insectes, des crustacés et des vers de terre, voire des têtards ! Ses prédateurs ? Le héron, mais je n'en ai jamais vu dans ce coin, la couleuvre, et il y en a une sur mon lopin, tremblez petites grenouilles ! et les brochets (pour ça, aucun risque !)
À suivre : y aura-t-il des têtards ?
P.S. les batraciens sont TOUS protégés !
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Par Alouettte le 6 Janvier 2010 à 14:44
Dans le Lauragais, où je vis depuis plus de vingt ans maintenant, il y a souvent du brouillard le matin. Quand on a la chance d'habiter sur les coteaux, ce brouillard se lève assez précisément entre 9 h et 10 h, et c'est souvent très beau. Quand on a la malchance de vivre dans les vallées, le brouillard dure quelquefois toute la journée :-(
C'était en janvier ou février 1991, j'avais la chance de vivre sur les coteaux et de travailler à la maison, je mettais la dernière main à ma thèse. Ce matin-là, il faisait bien froid, et il y avait une légère brise d'autan, au moment où le brouillard est passé. Ça a donné lieu à un des plus beaux spectacles naturels que j'aie vu : du brouillard givrant. Au début, c'était simplement étonnant, de loin on aurait dit qu'il avait neigé depuis le sol.
Chaque brindille, chaque brin d'herbe, s'est retrouvée ornée d'une large frise de cristaux de glace, sur le côté opposé à la brise, ce qui donnait une curieuse impression de mouvement fuyant.
Ici, une petite ombelle sèche d'Apiacée.
Là, le buisson de romarin. On dirait une brosse de crin blanc !
Mon jardin surplombait le champ mitoyen, et les jours de brouillard épais j'avais l'impression d'être sur une île déserte flottant dans un océan de coton.
Et puis le brouillard a commencé à se lever, le paysage à réapparaître.
Et c'est devenu véritablement magique. Un spectacle de toute beauté.
Le givre étincelait, c'était magnifique.
Plus le brouillard se dissipait, plus le ciel bleu apparaissait, plus le paysage se dévoilait. Mais le plus magique, c'était la musique. La brise agitait doucement les branchages, le soleil détachait les cristaux de givre et toute cette glace se heurtait doucement et tombait en tintant, produisant une délicate musique cristalline... C'était tout simplement féérique.
Côté ouest, le paysage disparaissait encore au-delà des collines les plus proches. Le givre étant de l'autre côté, il se voyait à peine, les arbres paraissaient juste un peu vaporeux.
Mais côté est, c'était le plus beau, les arbres, habituellement gris sombre ou noirs en cette saison, se détachaient en blanc sur le brun des labours.
N'est-ce pas merveilleusement beau ?
Depuis, une autoroute a été construite très précisément ici, elle fait une grande boucle autour de la maison où je vivais, saccageant les vallons de ces deux dernières photos...
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Par Alouettte le 6 Décembre 2009 à 19:18
Je suis allée, un jour de mars 1991, dans un endroit magnifique, à la fois sauvage et apprivoisé, la confluence Ariège-Garonne. C'est maintenant un territoire appelé "ConfluenceS Garonne-Ariège", régi par une association loi 1901. Situé à moins de 10 km au sud de Toulouse, c'est un ensemble de terres inondables et de zones humides, un corridor fluvial d'environ 800 ha qui rassemble une communauté végétale et animale reconnue d’intérêt européen, et demeure également une zone de production agricole active. Sur ses quelque 700 m de largeur moyenne, ce territoire englobe des zones de crues saisonnières et fréquentes (entre 5 à 15 ans) et une zone dite de crues exceptionnelles (de 3 à 4 fois par siècle environ).
À cette époque-là, il n'y avait pas cette association et les aménagements pour accueillir le public, tout juste de quoi se garer. À cette époque-là, je finissais juste ma thèse, époque charnière s'il en est... Tout comme ce lieu, charnière entre la terre et l'eau, entre la Garonne et l'Ariège...
Curieusement, j'y suis retournée souvent, quelques années plus tard, à une autre période charnière de ma vie, quand j'ai quitté le père de mes enfants.
En cette belle journée de printemps, un prunier mêlait ses fleurs roses au vert tendre des saules, au noir des branchages, au vert vif de l'herbe.
Certaines prairies étaient bleues, tant les véroniques y poussaient densément.
Là-bas, de nombreux étangs sont nés de l'extraction de granulats, en particulier de ces galets qui font le charme des maisons toulousaines. De nombreux saules et peupliers poussent au bord de ces étangs.
J'y ai vu souvent des milans, des hérons... Des cistudes aussi, se dorant au soleil. Je me souviens d'un jour de très grand vent, en 1998 je crois, les arbres morts se balançaient en s'entrechoquant, cela produisait des sons très étranges et, de temps en temps, l'un d'eux s'abattait avec fracas dans l'eau. C'était grandiose et surréaliste. Mais ce jour de printemps 1991, il faisait beau et calme...
Outre de belles prairies et des ripisylves, la particularité de ce parc est bien sûr la confluence Ariège-Garonne.
À gauche l'Ariège, à droite la Garonne. Parfois, selon les pluies, l'une est boueuse et l'autre pas, et l'on observe alors que leurs eaux ne se mélangent pas tout de suite.
Il existe à Toulouse une fontaine qui représente la confluence Garonne Ariège.
Cette fontaine se trouve actuellement Place Lafourcade, à côté de la gendarmerie, à l'entrée de la Grande Rue Saint-Michel que l'on aperçoit à droite de la photo. Cette fontaine a été réalisée par Alexandre Laporte pour le Jardin des Plantes, mais j'ignore pourquoi elle a été déplacée. On peut voir au Musée du Vieux Toulouse une ébauche en plâtre de cette fontaine, due à Alexandre Falguière, artiste toulousain dont Laporte était élève.
La Garonne écarte de ses bras les rochers des Pyrénées où elle prend sa source. L’Ariège, en dessous, déverse son eau à l’aide d’une urne, ce geste symbolisant sa fonction d’affluent de la Garonne. Les sculptures sont un peu abîmées, mais je leur trouve un joli mouvement. Et je rêvais depuis un moment de mettre côte à côte les photos de l'allégorie et de ces deux belles rivières.
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