• Cette semaine, j’ai passé quelques jours à Céret. Jardinage et balades dans les environs étaient au programme. Mais il a plu trois jours sur les quatre de mon séjour et je n’ai pu faire tout ce que j’espérais.

    Céret D'habitude, de là-haut, on voit la mer, à droite au-delà de la photo, et on distingue très nettement tous les détails de ce vaste paysage... Ces jours-ci, on se serait cru en Bretagne ! Je n'avais jamais vu ça là-bas. Heureusement, il a quand même fait beau toute une journée et j'ai fait un petit tour en ville, entre deux séances d'entretien du jardin.

    Depuis la maison (en bas à gauche juste en dehors de ma photo), on descend vers la ville en passant devant la maison aux volets bleus où vécut Picasso quand il séjourna à Céret, c’était au cours des étés 1911, 1912 et 1913.

    Céret, maison aux volets bleus

    Ensuite, on descend la rue de la Fusterie, qui doit son nom à la menuiserie qui existe là depuis fort longtemps (et qui vend aussi du miel) et, en tournant à gauche, on descend la rue du Commerce. 

    Céret, rue du commerce

    Tortueuse et étroite, elle ne compte plus guère de commerces, ceux-ci étant à présents surtout le long du Boulevard et dans la très passante rue St-Ferréol. Il ne reste plus d'eux que d'antiques volets en bois, ou des vitrines occultées. Dans la boutique maintenant bleue et jaune, il y avait autrefois un charcutier qui confectionnait d'excellentes boutifares, sortes de boudins catalans, très bons. Il n'a pas trouvé de successeur, dommage !

    Tournons à droite devant l'ex-charcuterie, et nous arrivons devant l’église, avec son portail en marbre. Impossible d’avoir une vue d’ensemble de ce monument, tellement il est enchâssé dans les maisons du quartier, sinon en montant au-dessus de la ville. Sur cette photo, elle est au milieu, dans son écharpe de platanes qui marquent le Boulevard, c'est-à-dire l'emplacement des anciens remparts de la vieille ville. On devine le Pont du Diable en haut à gauche de l'image.

    Céret Cette église, bâtie entre 1668 et 1778 à la place d'une église romane, est la plus grande église d'architecture baroque du département. Son grand portail en marbre date de 1398. Je ne l'ai même pas pris en photo ! Parce que les belles portes étaient ouvertes et que je n'aimais pas ce grand trou noir béant :-(

    Mais on la contournant par la gauche, on peut observer son clocher carré typiquement catalan.

    Céret, le clocher

    Par une étroite rue tortueuse (rue du vieux Céret ?), on revient sur le Boulevard. En se promenant le long de ce Boulevard, on passe devant le Musée d’Art Moderne et la mairie, abrités des rigueurs du soleil par les immenses platanes. Un peu plus loin, la rue du Petit Paris nous donne à apercevoir un petit bout de l’église et son clocher catalan typique au toit pointu recouvert de tuiles, bordé de ses espèces de créneaux triangulaires.

    Céret, rue du petit Paris

    On arrive ainsi vers les arcades, autres très jolis vestiges des remparts, toujours sous les platanes. Voilà la preuve, s’il en était besoin, que l’on peut respecter la magnificence des platanes et bénéficier de leur ombre bienfaisante en ville. Pourquoi, dans nos villes et villages de Midi-Pyrénées, ne prend-on pas exemple sur Céret ?

    Céret, le boulevard

    Ici au fond, c'est la Porte d'Espagne ou Portail des Maures, datant du 13ème siècle. Sous le royaume de Majorque, la ville s'était protégée en s'entourant de remparts, ouverts de deux portes pour permettre la circulation des habitants et des marchandises : une en direction de l'Espagne et l'autre en direction de la France. Cette porte a souffert durant les différents sièges qu'a connus Céret et cette partie des remparts a été à maintes reprises reconstruites. Sous Napoléon, craignant moins les attaques et les invasions, les Cérétans vont ouvrir les remparts.

    Maintenant, la tour abrite la maison du Patrimoine archéologique. Devant les arcades, à la belle saison, certains soirs un orchestre catalan s’installe sur une estrade et joue des sardanes. Rapidement, les cercles se forment spontanément, catalans et touristes, jeunes et anciens se mêlent. Rien de folklorique là-dedans, simplement une tradition demeurée vivante. Ceux qui entrent dans le cercle déposent leur affaires par terre au milieu. Quand le cercle devient trop grand, il se scinde et un cercle plus petit se forme dans le grand.

    Je n'ai jamais compris comment on peut parler de sardanes endiablées ! Il me semble que les sardanes n'ont rien d'endiablé, elles me paraissent au contraire tout en retenue.

    À droite avant d’arriver aux arcades, surprise, une placette avec une jolie petite fontaine, à l'ombre du choeur de l’église.

    Céret, place dont le nom m'échappe

    Passons sous les arcades, prenons la rue Pierre Brune, anciennement rue du Château, qui arrive place de la Liberté, anciennement place du Château. Le château se trouvait quelque part sur les collines en face, il n'en reste presque rien.

    Céret, rue Pierre Brune

    À Céret, comme dans beaucoup de villes méridionales et montagnardes, les maisons sont étroites et hautes et le linge sèche aux fenêtres. Au bout de la rue, les platanes de la place de la Liberté. Au fond de cette place, se trouve le monument aux morts, oeuvre d'Aristide Maillol qui exprime bien l’accablement éprouvé par les victimes de cette impitoyable boucherie que fut la guerre de 14-18.

    Céret, place de la Liberté Cette sculpture s'appelle "La douleur" et a été réalisée en 1922, à la demande de la ville de Céret. Maillol, artiste catalan très connu, a (comme nombre d'autres artistes à la même occasion) réalisé gratuitement les monuments de Elne en 1921, Céret en 1922, Port-Vendres en 1923 et enfin Banyuls-sur-Mer en 1933, sa commune de naissance.

    Céret, monument aux morts

    Chaque samedi matin, la place de la Liberté et le Boulevard sont occupés par le marché, très vivant et coloré. Ce samedi, il pleuvait des cordes, et le marché de Pâques était bien triste, lui aussi... Sur la photo, c'était jeudi, il faisait ce beau soleil radieux, cette lumière magnifique qui a fait la célébrité de Céret et attiré tant de grands peintres.

    Céret, place de la Liberté

    Le boulevard Arago exige des prouesses pour s’y croiser en voiture, car il est à double sens !

    Céret, place de la Liberté

    J’aime beaucoup les ombres des platanes sur la façade de cette maison.

    Et voilà ! La prochaine fois, j'espère qu'il fera beau et que je pourrai faire les photos qui manquent pour une visite des beautés de Céret, un de ces nombreux lieux où plongent mes racines...


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