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Drôme, été 2004
Au cours de l'été 2004, je suis allée passer quelques jours chez ma tante dans la Drôme. Paysages magnifiques tout le long du trajet, et là-bas...
J'ai commencé par une petite halte en haut de l'oppidum d'Ensérune, un important site archéologique pré-romain. Ce lieu a été occupé entre le VIè et le Ier siècle avant JC et abandonné il y a environ 2000 ans au profit de la plaine. C'était, semble-t-il, un important lieu d'échanges entre divers peuples.
Comme j'avais peu de temps, je n'ai pas du tout visité l'oppidum, je me suis contentée d'admirer l'étang de Montady que l'on voit en entier de là-haut. C'est un ancien étang, asséché au Moyen-Âge grâce à de remarquables travaux de drainage des eaux vers l'étang de Capestang. Cet étonnant paysage, en forme d'étoile ou de soleil, est formé par les champs et les vignes qui occupent l'espace de l'étang asséché.
Ce paysage est si vaste, que j'ai essayé de faire un montage pour tenter de le rendre. Bof...
Ça, c'est la vue de l'autre côté, vers la Montagne Noire.
J'ai repris la route et fait une très brève halte devant l'étang de Thau. J'adore les paysages d'étangs et de lacs. Ils recèlent souvent une biodiversité exceptionnelle, on peut y observer des plantes et des petites bêtes qu'on ne voit pas ailleurs. L'étang de Thau ne fait pas exception, en particulier grâce à sa salinité (lagune). Au fond, le Mont St-Clair et Sète.
L'étang de Thau est le plus vaste du Languedoc, il est spécialisé dans la culture des huîtres (les fameuses Bouzigues) et des moules (ostréiculture et mytiliculture) : la moitié de la production française d'huîtres est originaire d'ici. Toute une partie de l'étang est quadrillée de ces "tables" où se développent les coquillages.
Bon, ensuite il a bien fallu que j'accélère le mouvement pour arriver avant la nuit.
Avec ma tante, je me suis baladée autour de Chamaloc où elle vit. Cette petite commune du Diois fait partie du Parc Naturel Régional du Vercors, c'est beau et vraiment grandiose !
Dire que toutes ces couches de roches se sont accumulées au fil des temps géologiques ! Et que, souvent, il s'agit d'anciens fonds marins ! On est vraiment peu de choses, nous autres petits humains...
Et tous ces plis, la roche tout simplement froissée, pliée, brisée, par des pressions fabuleuses et pendant des durées que notre petit esprit étroit ne peut même pas envisager !
Puis usées par l'eau, le vent, la glace... ou comment l'impalpable et le fragile peut avoir raison de la dureté du solide. Comme on dit, "ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait".
Les parties hautes sont sèches, à peine couvertes d'arbres. Par contre, les vallées sont fertiles et cultivées : vignes, lavande, arboriculture...
En montant, on trouve des résineux, et des prairies caillouteuses, couvertes de ce magnifique chardon bleu (Echinops ritro pour les intimes).
Sur ce sol ingrat, il ne pousse pas grand chose d'autre que lui.
Comme toutes les Astéracées (anciennes Composées), les "fleurs" des chardons bleus sont des capitules, portant des dizaines ou des centaines de petites fleurs, avec chacune sépales, pétales, étamines et pistil. Les petites fleurs du chardon bleu ont une jolie forme d'étoile à branches repliées, on dirait une multitude de petites danseuses. À noter une abeille en plein travail. Et les redoutables piquants bordant les feuilles !
Ce qui ne rebute pas un petit criquet, peut-être se sait-il à l'abri des prédateurs ? Il a de biens jolies pattes rouges, celui-là !
Ce capitule en fin de floraison ressemble à un mini feu d'artifice ! Et quel bleu profond et lumineux...
Le temps s'est couvert...
Et, au matin, une brume qui enveloppe et adoucit le paysage rude de la Drôme...
Quelle magnifique région !
(le 18/01/09)
Tags : drôme, fleur, ensérune, marseillette, diois, chardon bleu, criquet, géologie, thau
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Commentaires
Mais... vous savez lire ? J'ai dit que c'était sur ma route pour y aller, zutre alors !
grmbl
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Waouh! Ensérune, Montady... dans la Drôme ?
J'ai arrêté ma lecture.
L'Hérault, vous connaissez ?