• Mon lopin (2) : printemps

    Mon lopin au printemps est exubérant.

    À l'entrée, des orties et des graminées aussi hautes que moi forment comme une barrière naturelle, égayée de boutons d'or et de silènes. Sur cette petite fleur blanche, un joli coléoptère bleu-vert métallisé, rigolo avec ses grosses cuisses : Oedemera nobilis mâle (la femelle a les cuisses fines mais je n'en ai pas vu).

    J'ai mangé des orties au début du printemps, c'est très bon en mélange avec d'autres légumes. Ensuite, elles ont abrité des colonies de chenilles très belles, qui donneront bientôt des papillons très beaux aussi : le paon de jour (Inachis io).

    Ces chenilles se reconnaissent à leur couleur de velours noir piqueté de points blancs très lumineux, leurs longues épines barbelées, leur tête noire brillante et leurs fausses pattes marron clair. Les orties abritent parfois d'autres chenilles très semblables, qui donnent elles aussi de très beaux papillons.

    J'ai même vu un spectacle que je n'avais jamais observé : une araignée se nourrissant d'une de ces chenilles !

    L'alimentation des araignées est particulière : après les avoir immobilisées (paralysées ou embobinées dans de la soie), elles injectent à leurs proies un liquide qui dissout tous les organes intérieurs, ensuite elles aspirent le jus obtenu.

    Au milieu de ces grandes herbes, il y un poirier qui ne se voit pas encore. En effet, mon lopin est un verger, mais un verger incognito : j'y ai planté des pommiers, poiriers, pruniers, figuiers, cerisiers, abricotiers, pêchers, amandiers... J'ai aussi planté un néflier, un cognassier, un tilleul, un platane, un noyer, des saules, des érables. La plupart de ces arbres sont encore minuscules !

    Des frênes se sèment tout seuls partout en grand nombre, et quelques petits chênes apparaissent aussi. J'ai aussi planté des framboisiers qui sont déjà couverts de fruits, des groseilliers, des cassissiers, des noisetiers, de la vigne, des alisiers. Cette année, des groseilles et des cassis se sont formés, ils sont encore verts. Ici des cassis.

    Mon lopin a longtemps été une prairie fauchée, après avoir été une vigne bordée de fruitiers qui ont tous été arrachés, sauf un vieux cerisier.

    Depuis un an et demi que ce lopin est à moi, ou moi à lui, j'ai juste coupé un peu les hautes herbes là où elles me gênaient le plus, et surtout les chardons. Je vois avec ravissement apparaître, outre les arbres cités, de nombreux buissons : aubépines, cornouillers, viorne, prunelliers...

    Entre les frênes, j'ai conservé des ronciers, pour abriter la faune sauvage, mais aussi pour les mûres qui sont particulièrement bonnes ici.

    Et les ormes ! J'allais oublier les ormes, les ormes morts qui me chauffent l'hiver, qui s'entrechoquent au vent, qui couvrent le grand talus. Et aussi les petits ormes qui réapparaissent obstinément.

    Vers le haut de mon lopin, c'est le domaine des orchidées : cette année pour la première fois un Ophrys aranichtiformis, l'année dernière des Orchis anthropophora qui n'ont pas réapparu cette année, puis des Anacamptis pyramidalis et des Serapias vomeracea et depuis peu les orchis bouc Himantoglossum hircinum dont je reparlerai car il en vaut la peine. Cela fait de nombreuses années que j'ai découvert l'existence des orchidées, et je ne sais même pas si j'osais seulement rêver d'être un jour propriétaire d'une "colline à orchidées" (certaines collines calcaires sèches bien exposées sont particulièrement riches en orchidées sauvages).

    Chaque fois que je vais au jardin, j'en fais le tour, et la simple vue de ces orchidées dont je suis maintenant responsable, me remplit de joie. En avril, c'était le domaine des pâquerettes, et c'était très joli, malgré la grisaille.

    Là, c'est mon lopin vu d'en haut en avril.

    J'ai aussi planté des rosiers, je ne sais même plus combien.

    Celui-ci a une histoire : en juin 1985, j'ai trouvé au cours d'une balade un rosier couvert de petites fleurs violettes comme je n'en avais jamais vu. J'ai cueilli une de ces fleurs. Quand elle a été fanée et que j'ai voulu la jeter, je me suis aperçue que la tige avait fait des racines dans l'ombre du vase ! Alors j'ai planté ce bébé rosier dans un pot de fleurs. Il m'a suivi pendant toutes ces années, a subi six déménagements, quelques changements de pots de fleurs... Et j'ai été très heureuse de pouvoir enfin le planter en pleine terre quand j'ai eu mon lopin. Évidemment, les lapins ont retaillé mon malheureux rosier, qui a aussi connu la soif l'été dernier. Mais il est décidément très costaud ! Je l'ai entouré d'un grillage à poules (comme la plupart de mes petits arbres), il a beaucoup plu cette année et mon rosier est couvert de fleurs. J'oublie régulièrement le nom de cette variété. J'en ai, depuis, observé parfois sur de vieilles clôtures, c'est une variété très vigoureuse ! Son seul défaut est qu'il n'est pas remontant : il ne fleurit qu'en juin. Décidément, trop bien internet ! Mon rosier s'appelle Veilchenblau. Depuis, chaque fois que je croise un rosier qui me plaît et que je peux en cueillir une fleur, je tente le bouturage. Ça ne marche pas toujours aussi bien !

    Mais par exemple j'ai réussi à bouturer ce très joli rosier ancien.

    Ici il est vu de dos, pour observer la trichie fasciée (Trichius fasciatus), très joli coléoptère proche des cétoines. Ce rosier est également grimpant, non remontant, et il dégage un très agréable parfum. J'y ai aussi observé des Oedemera nobilis, décidément très mignons.

    Ces très jolies roses ne tiennent pas en vase, à admirer sur place !

    Au potager aussi, la végétation est exubérante !

    Mais ceci est une autre histoire... J'ai été assez bavarde pour aujourd'hui !

     


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  • Commentaires

    1
    Dimanche 7 Juin 2009 à 11:56
    Je découvre votre blog : nous sommes à peu près dans la même région.
    Je l'ai découvert par hasard en regardant des photos dans google.
    Bonne continuation.
    Je reviendrai.
    2
    Dimanche 7 Juin 2009 à 15:36
    Ton lopin ressemble au mien. Mais j'ai un problème avec les mauvaises herbes et ce satané lierre qui est partout.L'histoire de ton rosier me fait penser à certaines de mes plantes qui ont résisté à tout! Mais les petites bestioles, je n'aime pas trop. La nature, je sais, mais...
    3
    Lundi 8 Juin 2009 à 22:26
    Merci pour ton commentaire sur mon blog , je vois qu'ici aussi les insectes et les fleurs ont une bonne place . Sinon je chercherai demain la communauté sur les portes . Merci et a bientôt
    4
    Mardi 9 Juin 2009 à 15:40
    j'aime bien ton reportage et ton lopin de terre semble bien intéressant pour les petits habitants ...,
    le lierre qui court est précieux pour abriter certains insectes en hiver,
    j'ai aussi une orchis bouc, je vais vite la photographier avant qu'elle ne se fane
    tu as eu la chance de trouver une chenille de paon de jour, je les cherche et ne les trouve pas , l'ortie est leur plante ote et c'est dommage pour celle-ci qui a été trouvée par un prédateur
    bonne journée
    Véro
    5
    Mercredi 10 Juin 2009 à 11:30
    coucou, j'aime beaucoup ton lopin! nous, ça construit partout autour...fini le calme de la campagne! gros bisous. cathy
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