• Petite balade en Lauragais - Saint Germier

    Les adolescents sont merveilleux : ce week-end, mon ado de 14 ans était invité par un copain habitant Saint-Germier, que nous devions paraît-il retrouver à quatorze heures sur la place du village. Facile, ce village minuscule est constitué d'un château, une imposante mairie, une église, une vieille métairie, un court de tennis et une cabine téléphonique. C'est tout. Voilà ce qui semble être la rue du village, l'église est à droite, la mairie est au fond, le château est caché derrière de grands arbres.

    Les habitations sont toutes d'anciennes fermes ou des villas récentes disséminées à travers champs. C'est pour ça que le copain venait nous attendre sur la place, c'était le plus simple.

    Bon.

    Sauf que nous avons attendu en vain pendant une demi-heure.

    Heureusement, la petite place est ombragée. J'allais oublier de préciser qu'aujourd'hui, il fait 30°C, c'est là qu'on apprécie pleinement la petite brise d'autan qui, heureusement, souffle toujours en ces occasions.

    Je n'ai pas de portable, j'avais oublié mon sac à main (de toutes façons, ma carte de téléphone est périmée et je n'avais plus de monnaie) et mon fils n'avait pas le numéro de téléphone de son copain, tout juste savait-il son nom de famille...

    En attendant, j'ai fait le tour du village.

    Auprès du monument, un magnifique rosier ancien, le même que dans mon jardin, aux fleurs moussues, au parfum musqué.

    De là, un paysage à vous couper le souffle.

    Ça ne se voit pas bien, mais sous la ligne blanche et moutonneuse des nuages, il y a la ligne grise et dentelée des Pyrénées. Paysage typique du Lauragais, un jour de vent d'autan. Le matin, quand le ciel est plus clair, on voit depuis le Canigou à l'est, jusqu'au delà du Pic du Midi de Bigorre à l'ouest.

    Nous étions garés du côté du choeur de la charmante petite église.

    Une église typique du sud-est toulousain, avec son clocher-mur percé de fenêtres abritant les cloches. Ici, trois seulement, mais il peut y en avoir bien davantage.

    J'ai bien aimé l'arbuste qui pousse à mi-hauteur du clocher. Au printemps, quand les iris sont en fleurs au pied du mur, ce doit être splendide !

    Et j'ai fait les photos des portes de la vieille métairie.

    Typique du Lauragais, cette porte avec son encadrement en briques foraines, et cette espèce de fenêtre à barreaux au-dessus. Elle est bordée d'iris et commence à être envahie par je ne sais quelle plante. Ces vieilles métairies tout en longueur ont plein de portes ! Il y en avait cinq, je n'en ai pris que quatre. La première semble être une porte d'habitation.

    Ici, ce sont les herbes folles qui bloquent cette petite porte qui semble être celle d'une remise.

    Au passage, on note que ces maisons anciennes, toutes orientées plein sud, avec un toit possédant une grande avancée, bénéficient d'une ombre appréciable sur le haut de la façade. Souvent, autrefois, une vigne courait le long de la façade pour l'ombrager en été en la laissant ensoleillée l'hiver. Sous le crépi en chaux et terre, un mélange de briques et de pierre locale, une sorte de grès calcaire assez friable.

    Les portes suivantes semblent être celles de bâtiments d'élevage ? Je ne sais pas au juste.

    Il est difficile de distinguer la porte tant elle est envahie par la vigne vierge (en réalité ce n'est pas une vigne mais je ne retrouve plus son nom).

    Là, on voit bien le raccord entre ce bâtiment et le précédent. J'aime bien le mouvement grimpant et vigoureux de la fausse vigne qui semble prendre appui sur la porte pour entrer par la fenêtre.

    Je trouvais amusant que chacune de ces modestes portes de bois patiné par le temps ait sa décoration végétale spécifique. Ici, pas d'iris, seulement cette fausse vigne et un chardon avec ses fleurs mauves.

    Finalement, après un dernier regard au paysage, nous sommes partis.

    Mon gamin pensait se rappeler que son copain habitait sur la route de Revel. Je me suis arrêtée à la première maison sur cette route, une vieille ferme nichée dans une opulente végétation, un petit bijou dans son écrin. Une vieille dame aux cheveux courts et blancs, un râteau à la main, m'a accueillie avec enthousiasme, me faisant même la bise ! Je lui ai expliqué qui je cherchais, elle ne connaissait pas mais m'a fait entrer dans l'ombre fraîche de sa maison où son mari, invalide, savait peut-être. Il ne savait pas non plus, et tous les deux étaient très ennuyés, ils prenaient très à coeur mon problème, ils étaient adorables !

    Je leur ai demandé l'annuaire, et par chance j'y ai trouvé le nom du copain de mon fils. Mes deux petits vieux m'ont bien sûr laissé appeler de chez eux, sur leur téléphone aux chiffres géants, spécial personnes âgées je suppose, je n'en ai jamais vu mais j'ai trouvé ça très ingénieux. Evidemment, personne au bout du fil...

    Après de longues discussions entre les deux petits vieux, qui cherchaient à tout prix une solution dans l'ombre fraîche de la maison, pendant que mon gamin cuisait dans la voiture au soleil, la petite mamie m'a conseillé d'aller voir le voisin qui saurait peut-être, le voisin dont on aperçoit la maison là, entre les arbres (à au moins 500 mètres de chez elle).

    Entretemps, sans doute ravie d'avoir de la visite, elle m'a raconté qu'elle cultivait, autrefois, elle avait un tracteur, et ensuite une grosse machine venait faire la moisson, son mari avait été le forgeron du village voisin, son père faisait la farine avec sa soeur et allait la livrer loin (geste du bras), jusqu'à Saint-Vincent (j'ai regardé, ça fait 7 km), sa fille habite à côté de l'ancienne forge (toute étonnée que je ne connaisse pas sa fille), son fils etc.

    Je serais bien restée bavarder avec elle, elle était tellement adorable ! Mais bon, le devoir m'appelait.

    Le fameux voisin avait une maison avec une haute grille, une alarme et tout pour dissuader d'entrer, heureusement à côté un petit vieux curieux s'est mis à sa fenêtre, et lui, il connaissait la famille du copain, nous l'a indiquée, nous l'avons trouvée...

    Bien sûr, le copain n'avait pas du tout dit à sa mère que nous avions rendez-vous sur la place du village, il lui avait dit que nous savions où ils habitaient... Les ados sont ado... rables ! J'aurais peut-être dû laisser le mien sur la place du village avec son bagage, pour lui apprendre à faire des plans calamiteux comme ça ? Mais je suis si ravie du moment passé à me balader dans ce minuscule village, à bavarder avec cet adorable vieux couple, que je ne peux pas lui en vouloir...

     


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  • Commentaires

    1
    Dimanche 14 Juin 2009 à 20:57
    Dans mon voyage sur les blogs j'ai vu encore une très belle balade . Merci et à bientôt
    2
    Mardi 16 Juin 2009 à 16:38
    voila une maison qui me plairait!!!!! au moins, les parents du copain était au courrant, nous des fois , on a des surprises! gros bisous. cathy
    3
    Mardi 16 Juin 2009 à 19:06
    J'aime bien ce petit portrait régional. Et le petit récit ajoute à l'atmosphère.
    4
    sabine
    Samedi 7 Juillet 2012 à 12:20
    Cette fausse vigne vierge dont tu parles , est il me semble: Parthenocissus quinquefolia , vulgairement dit : Vigne vierge de Virginie ou du Canada . Ses feuilles et ses fruits sont toxiques .
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