• Ce soir, je suis allée voir le film "Nos enfants nous accuseront" au cinéma de la petite ville la plus proche de chez moi. Un très beau film, vraiment, que je recommande chaudement à tout le monde.

    En bref, “Nos enfants nous accuseront” raconte l'initiative de la municipalité de Barjac (Gard), qui décide de faire passer la cantine scolaire au bio. Conscient du danger sanitaire qui menace une jeune génération exposée au 76 000 tonnes de pesticides déversées chaque année sur la France, un maire décide de prendre le taureau par les cornes en donnant l'exemple, pour alerter l’opinion et les pouvoirs publics sur les dérives scandaleuses d’un système économique qui fait passer ses profits et ses intérêts avant la santé de la population.

    Ce documentaire entend dénoncer l’empoisonnement des campagnes par la chimie agricole et les dégâts qu’elle occasionne sur la santé publique, notamment celle des enfants. Les différents intervenants du film, enfants, parents, enseignants, soignants, journalistes, paysans, élus, scientifiques, chercheurs, livrent leurs sensations, leurs analyses, leurs angoisses, leur colère, le fruit de leurs travaux à la caméra. Chacun raconte son expérience, dénonce les abus, pose les problèmes, mais tous proposent des solutions, à condition que les différents organes de décision prennent leurs responsabilités. 

    • Chaque année en Europe 100 000 enfants meurent de maladies causées par l’environnement.

    • 70% des cancers sont liés à l'environnement, dont 30% à la pollution et 40% à l’alimentation.

    • Chaque année en France, on constate une augmentation de 1,1% des cancers chez les enfants.

    • En France, l’incidence du cancer a augmenté de 93% en 25 ans chez l’homme.

     

    J'ai beaucoup apprécié ce film car, malgré la gravité du sujet, il sait rester très beau et très gai, bien sûr très émouvant, tout en étant instructif car précis (des chiffres sont donnés). On voit des enfants joyeux se régaler à la cantine, s'occuper d'un petit potager sous la houlette de l'institutrice, jouer dans la cour de récréation. On voit des cuisiniers parler du plaisir de retrouver leur vrai métier qui est d'éplucher des légumes et de les cuisiner, plutôt que d'ouvrir des boîtes de conserve ou des sachets de surgelés. On voit des agriculteurs ou leurs épouses témoigner de problèmes de santé liés directement à l'emploi qu'ils font des pesticides (27 traitements chimiques toxiques sur une pomme !) et on voit aussi ces agriculteurs débattre calmement avec leurs collègues agriculteurs bio, en présence du maire. On voit les clients du marché local s'intéresser petit à petit au bio, les parents des enfants changer leurs façons de consommer aussi, en parler entre eux...

    Une petite remarque : je ne suis pas d'accord avec l'expression "problèmes liés à l'environnement", comme on entend parfois parler du nombre de personnes qui meurent dans le monde à cause de l'eau ou de l'alimentation. Non ! Ce n'est pas l'environnement, l'alimentation ou l'eau qui tuent, ce sont ce que les humains font de leur environnement, de leur alimentation ou de l'eau, en les polluant, qui tuent. Ni l'environnement naturel, ni l'eau, ni l'alimentation ne sont responsables par eux-mêmes de ces drames ! Bien sûr, ces facteurs sont des facteurs environnementux au sens qu'il s'agit bien de ce qui nous environne, mais c'est faire un raccourci pervers dans la mesure où "environnement" sous-entend maintenant généralement "environnement naturel", comme une manière subliminale de nous convaincre que la nature est foncièrement mauvaise envers nous ; je crois que la nature se contente de nous rendre la monnaie de notre pièce...

     


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