• J'ai toujours entendu dire que les amours des araignées étaient périlleuses pour les mâles, mais je n'avais encre jamais observé le phénomène. Ces jours-ci, il semble que ce soit la saison des amours chez nos amies arachnides, en tout cas chez les argiopes du jardin, c'est la folie. Voici une belle demoiselle argiope, avec son élégante robe rayée jaune, noir et blanc, entourée d'une demi-douzaine de prétendants ! Sur la photo, on en voit cinq en cherchant bien, mais il y en avait quelques autres hors champ. Et, un peu partout aux alentours, le même spectacle : une belle argiope au milieu de sa toile, entourée d'un ballet frénétique d'amoureux.

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    Ils ressemblaient à de petits acrobates, chacun essayait d'approcher la femelle, tout en tentant de chasser ses concurrents, et en évitant de se faire chasser par un autre et, surtout, de se faire dévorer par madame ! Je suis revenue voir régulièrement, je dois dire que la situation ne semblait pas évoluer très vite, seule la position des différents petits funambules variait un peu. Être une araignée mâle est un vrai métier !

    Si on connaît relativement bien les araignées femelles, puisque ce sont toujours des femelles qui trônent au milieu de leurs toiles, on sait rarement à quoi ressemblent leurs compagnon d'un jour. C'était l'occasion rêvée pour leur tirer le portrait. En voici un face dorsale...

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    ... et face ventrale :

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    Contrairement à la femelle, le mâle d'argiope a un tout petit abdomen et, proportionnellement, un gros céphalothorax, c'est-à-dire la partie du corps qui porte les quatre paires de pattes et les appendices de la tête. Ici, on aperçoit la paire de "bulbes génitaux" portés par les palpes. J'ai tenté un agrandissement :

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    Les bulbes génitaux sont les trucs marron enroulés, à l'avant de la tête. Le mâle les remplit de sa semence avant de rencontrer la femelle et il les utilisera pour la féconder. En voici une autre vue.

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    Cette particularité, commune à toutes les araignées, permet au mâle de féconder la femelle dans diverses positions tout en essayant de sauver sa peau puisque madame est souvent tentée de dévorer son partenaire. Ce cannibalisme conjugal n'est pas systématique et, s'il semble cruel, il n'est pas absurde du point de vue de la survie de l'espèce : en effet, même s'ils ne se font pas dévorer, les mâles ne s'accouplent généralement qu'une seule fois, rarement deux ou trois et leur vie est toujours brève. Quant à la femelle, elle a besoin de beaucoup d'énergie pour produire ses oeufs et, parfois, un cocon élaboré qui les protège. Se laisser dévorer "après usage" par sa partenaire augmente les chances du mâle d'avoir une descendance nombreuse et vigoureuse. Descendance qu'il ne connaîtrait de toute façon pas et dont il ne s'occupera jamais. D'ailleurs, chez certaines espèces d'araignées, les mères cessent de s'alimenter pour veiller de près sur leur progéniture et meurent dès l'éclosion de celle-ci, ce qui revient finalement au même, bien que ce sacrifice soit moins spectaculaire, évidemment.

     


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  • Ce matin, un Coenagrion mercuriale (Agrion de Mercure) mâle a bien voulu jouer à cache-cache avec moi, mais ses gros yeux l'ont trahi !

     

    coenagrion-cache-proche.jpg

    Ces charmantes bestioles ont une tête étonnante, plus large que longue, avec de très gros yeux bicolores.

     

     


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  • C'est enfin vraiment l'été, les libellules font enfin leur apparition. Les demoiselles dansent entre ombre et soleil, tandis que les grosses libellules vont et viennent avec plus de sérieux. Le long du chemin qui mène à mon lopin, j'ai identifié : des Calopteryx virgo (Caloptéryx vierge)...

    calopteryx-virgo-couple.jpg

    ... des Calopteryx haemoroidalis (Caloptéryx méditerranéen) à la magnifique couleur cuivrée...

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    ... et, ce matin, un Coenagrion mercuriale (Agrion de Mercure). Cette libellule est toute petite, à peine trois centimètres !

    coenagrion-pulchellum-male

    Pour le distinguer des autres Coenagrion : les deux taches bleu vif derrière les yeux, reliées par une bande bleue derrière les ocelles. Et aussi le motif du 2è segment abdominal en forme de casque gaulois

    Cette espèce est strictement protégée ! Il faudrait ne pas raser de manière trop drastique la végétation du bord du "ruisseau", mais ça...

    coenagrion-pulchellum-tete.jpg

    Pour le plaisir des yeux, la tête d'une Caloptéryx vierge femelle, on voit les deux gros yeux aux extrémités de la tête et les trois petits ocelles, ainsi que les deux petites antennes.

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    Grâce à l'informatique, plus besoin d'épingler les bestioles pour voir les détails ! Il m'a suffit d'un peu de patience pour faire une photo d'assez près avec mon vieux 55 micro-N. et de recadrer à l'ordinateur.

    Toujours pour le plaisir des yeux, un portrait de Caloptéryx vierge mâle, une très vieille photo, que j'aime beaucoup. Là, pas de recadrage ni de zoom, j'avais seulement mon 55 micro et beaucoup de patience !

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    Bon dimanche, restez à l'ombre !

     


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  • L'autre jour, j'ai vu une sauterelle. Rien d'étonnant, sauf que j'ai réussi à la prendre sous un angle original.

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    C'est une femelle, on voit la tarière qui lui sert à insérer ses oeufs dans des tiges végétale ou dans le sol. Je voyais palpiter son ventre au rythme de sa respiration, c'était émouvant et fragile. Avec ses antennes placées à angle droit, elle me faisait penser à ces gars qui orientent les avions sur les pistes d'atterrissage.

    Les insectes ne respirent pas comme nous : ils n'ont pas de poumons, mais des trachées qui s'ouvrent sur l'extérieur de leur corps par de petits orifices et amènent l'air directement dans les divers organes. C'est pour cette raison que les insectes ne peuvent dépasser une certaine taille : avec ce système de trachées, l'air ne pourrait pas irriguer un organisme trop volumineux. Les plus gros insectes connus étaient Meganeura, des libellules de l'ère primaire qui mesuraient près d'un mètre, ce qui n'est déjà pas mal !

     


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